Les murs anciens de la ville antique d’Athènes

Les remparts antiques et héllinistiques de la capitale grecque ont disparu aujourd’hui mais dans l’antiquité, ils protégeaient la ville des ennemis grecs et barbares.

 

Les premiers murs de protection se trouvent sur le Mont de l’Acropole dès l’époque mycénienne (autour de 1300 av.J.C.) selon les historiens mais il n’y a plus aucune trace de ces murs cyclopéens au 6e siècle. La ville s’agrandit toutefois avec les politiques unitaires de Solon et Clistène et les murs sont toujours une priorité. A l’intérieur des Portes, il y avait les édifices publics, les temples et des habitations alors qu’à l’extérieur des Portes, se trouvaient les cimetières, les ateliers et les gymnases. Τoute la richesse (de la capitale) dans tous les sens du terme se trouve dans la cité d’Athènes intra-muros.

La muraille antique en 479 av.J.C. , avant la dernière guerre médique victorieuse (guerre contre les Perses), bâtie presque tout autour de la capitale sous l’égide du grand politicien Athénien Thémistocle, est détruite mais aucun barbare ne rentrera plus dans la grande cité grecque. C’était un mur de presque 7 kilomètres et 8 mètres de haut avec 13 tours pour 30.000 habitants et on peut encore en voir des traces aujourd’hui. Le mur commençait de la colline de Philopappou et descendait vers le sud-ouest jusqu’au Pirée.

Les Longs Murs du Pirée. Τhémistocle était aussi chargé de faire construire les longs murs (couloir muré) allant d’Athènes au Pirée pour que la cité ait accès à son port en toute sécurité. Ils permettaient un summun de protection pour les Athéniens en 450 av. J.C. au début de l’âge d’or de Périklès. La muraille antique et les Longs Murs ont été rasés en 404 av. J.C. à la fin de la longue guerre du Péloponnèse, laquelle a été catastrophique pour la ville d’Athènes vaincue par le général Lysandre de Sparte. La condition de l’échec des Athéniens était malheureusement la destruction des murs par les Spartiates. Le général Athénien Konon demande la reconstruction des murs (environ en 395) afin de faire face à de futurs nouvelles menaces d’autres puissances grecques comme le Royaume de Macédoine. De ces longs murs, on en trouve aujourd’hui des ruines près de la gare tou Ilektrikou dans la zone Moschato.

Aujourd’hui, des traces de la muraille se trouvent à Acharnès, au coin de la rue Sophokleous et Aiolou, à Kéramiko, à Thissio et sur l’agora antique (près de la rue Panathinaϊκon) et une tour se situe sous le bâtiment de la Banque Nationale sur la place Kotzia (on peut les voir du trottoir de la rue Aiolou, photo tout en haut). Sous un édifice sur la place Klavthmonos (6, rue Dragatsianou, photo tout en bas), les visiteurs peuvent voir une partie du mur bien préservée de 4,5m de haut. A cet endroit précis, il y a une tour et une Porte. Et puis, trois portes ont été découvertes (Porte d’Acharnès, Porte du Pirée -photo plus haut-, les Portes Dimiès sur la colline Αstéroskopiou) mais c’est à Kéramikos qu’on a une petite partie des remparts bien conservée : le “Dipylos” et la “Ieri Pyli” (en grec, la Porte double et la Porte Sacrée) d’où commençait la procession vers les Mystère d’Eleusis (photos plus bas).

 

Les tours de défense autour de la cité d’Athènes comme celles qu’on peut encore voir, celles d’Hymette (en grec Ymittou), de Parnès (en grec Parnitha), de Mérenta communiquaient entre elles avec des Phryctoria (immenses torches allumées la nuit) en cas d’éventuels dangers des cités limitrophes. Les forts de Ramnounta et Sounio étaient essentiels pour la protection d’Athènes.

Et puis des murs de défense temporaires sont construits par Ptolémée II d’Egypte pendant la période de guerre Chrémonidéenne de 7 ans contre le royaume macédonien entre 261 et 268 av.J.C. dans la région de l’Attique, sur l’île de Patroklos et à Koroni en Attique de l’est. Des forteresses avec camps pour les soldats étaient bien organisées comme celle d’Ilioupoli au sud-ouest et celle de Kastraki de Néa Erythraia au nord-est (cette dernière probablement construite par Αréus, roi de Sparte, allié d’Athènes contre la puissance grecque macédonienne du nord). Chrémonidès, homme d’Etat Athénien et son frère Glaucon voulaient reprendre le port du Pirée aux mains des Macédoniens mais la guerre est perdue. Les longs murs vers le Pirée sont en partie détruits.

Des murs inconnus de l’Attique comme ceux d’Agriéliki sur la haute colline de Marathon sont sûrement construits en 490 av.J.C. avant la bataille de Marathon contre les Perses. On a aussi les Murs de Déma de presque 4 kms de longs à Ano Liossion. Ces murs ont sûrement été dressés lors de la guerre de Corinthe (395-387 av.J.C.).

Pourquoi on ne voit presque plus rien des murs antiques d’Athènes ? En fait, la cité d’Athènes connaît une grande destruction par les guerriers germaniques, les Hérules en 267 av.J.C. Et puis, les murs finissent d’être complètement détruits en 86 ap.J.C. avec l’arrivée des Romains, l’occupant Sylla (général et politicien). C’est l’empereur Hadrien qui, entre 124 et 135 ap.J.C. reconstruit les murs vers l’est jusqu’au stade Panathinaϊkos. D’ailleurs, on peut aujourd’hui admirer la Porte d’Hadrien, limite entre la vieille cité et l’extention d’Hadrien (voir plan photo plus haut). L’Empereur byzantin Justinien va rebâtir des murs mais il se limite à la périphérie de l’Acropole. Ils seront détruit en 1826 vers la fin de la révolution grecque par le puissant pasha et vézir turc Ottoman Kioutachis. Avec l’arrivée de la monarchie d’origine bavaroise en Grèce, pays enfin libéré du joug ottoman de 400 ans (1453-1833), on est face à une nouvelle conception de la ville avec de grandes places et des boulevards… bref, Αthènes devient une ville européenne. C’est après la guerre 40 qu’Athènes se développent malheureusement très vite avec la construction rapide d’habitations.

J’espère encore que les remparts anciens vont être considérés comme plus importants à l’avenir, par les archéologues grecs. Sachons qu’ils protégeaient la ville et maintenant ils ont besoin de notre protection. Les sous-sols d’immeubles découverts avec des fragments de la muraille antique Athénienne ont beaucoup à témoigner sur l’histoire d’Athènes alors ne les ignorons pas comme ce fut le cas dans les années 60 et 70. Beaucoup de parties sont depuis 40 ans en bonne vue pour le public… Je n’en ai vu que quelques-unes mais j’aimerais en voir plus.

Et vous, aimeriez-vous voir les murs antiques d’Athènes ?

Source : Mihxanitouxronou.com

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