Smyrne était une cité réputée de l’antiquité jusqu’au 20e siècle où elle est devenue Izmir en Turquie. Elle rivalisait avec Ephèse antique.
Où loger à Izmir ou Smyrne ? Il y a beaucoup d’hôtels mais celui où j’ai séjourné est le Key Hotel – Boutique class avec vue sur la mer. Je suis venue ici dans le cadre de mon travail en ayant pris un ferry de l’île grecque de Chios. Pendant deux jours, j’ai pu me libérer, quitter la ville moderne pour retrouver la trace des Grecs. Voilà plus bas ce que je sais de Smyrne et je me déplace avec une amie grecque originaire de la ville avec deux tickets en main pour visiter les lieux historiques publics sauf le musée de Smyrne car je n’ai pas trouvé assez de temps.
Smyrne antique. Je sais que c’était une des plus grandes cités de l’Antiquité et de l’époque hellénistique. Il y avait au 7e siècle avant J.C. un temple vénérant la déesse Athéna. Smyrne aurait également été la résidence du poète épique Homère. Elle a été le centre de la culture chrétienne (arménienne et grecque) pendant des siècles même pendant l’occupation turque Ottomane. C’était un grand centre commercial et culturel de la région d’Asie Mineure jusqu’en 1922. Depuis, la ville a pris le nom d’Izmir.
Elle comprend les plus anciens vestiges d’Asie mineure. Elle a été fondée vers le 11e siècle avant J.C. Tout au long de l’Antiquité classique, Smyrne était une cité-État majeure de l’Ionie, avec une influence sur les côtes et les îles de la mer Égée. Smyrne était située à l’embouchure d’un fleuve au bout d’une profonde baie. Cela permettait aux navires marchands de constituer une importante route commerciale entre l’Anatolie et la mer Égée. Une solide forteresse a été construite par les Ioniens de Smyrne, pour commander la vallée de Nymphi. On peut encore y voir des ruines imposantes.
Smyrne hellénistique. Alexandre le Grand a eu l’idée de restaurer la ville grecque mais ce sont ses diadoques Antigone et Lysimaque au 4e qui ont pu réalisé ses plans. La ville a en effet été fortifiée. De nouveaux résidents ont emménagé dans cette ville. Dans les inscriptions et les monnaies, le nom était souvent écrit Ζμύρνα (Zmýrna). Le second essor de la ville a eu lieu quand cette dernière est devenue métropole pendant l’Empire romain.
L’agora antique de Smyrne à voir. La construction s’est poursuivie pendant la période romaine. On peut voir les ruines d’un temple au sommet de la montagne. L’acropole de l’ancienne ville se trouvait sur un pic d’environ 380 mètres de haut surplombant la partie nord-est du golfe. Les arcades et les colonnes en marbre de l’agora avec des terrasses, ainsi que les toits incurvés sous le niveau du sol sont impressionnants ! On distingue les canalisations d’eau souterraines également (photo tout en haut).
Smyrne romaine et son théâtre à voir. En 133 av. J.C., quand le dernier roi attalien, Attale III, est mort sans héritier, son royaume passa aux Romains. La cité devint rapidement province romaine d’Asie, avec Pergame comme capitale. Smyrne rivalisait avec la belle cité d’Éphèse. La cité a été reconstruite après le tremblement de terre de 178 après J.C. par l’empereur romain Marc Aurèle. Cet empereur romain a ajouté des colonnes corinthiennes lors de la reconstruction de l’Agora. Quant au site romain, je devine le pourtour du théâtre tout en marbre situé sur le côté nord. Il y a encore des fouilles car le site romain était grandiose !
Une des sept églises chrétiennes de l’Apocalypse se trouvait à Smyrne, mais il n’y en a plus de traces. Dès les tout débuts du christianisme, la ville avait une importante communauté juive. Saint Ignace d’Antioche a visité les villes d’Ephèse et de Smyrne et a ensuite écrit des lettres au célèbre évêque de Smyrne, Polycarpe (l’animosité des Juifs et les païens ont facilité son martyre en 153 après J.C.)
Sous l’empire byzantin. La cité décline devant la grandeur de la capitale byzantine, Constantinople, dès le 3e siècle après J.C. Le commandant indépendant seldjoukide Zachas, turc seldjoukide, prend Smyrne en 1084 et l’utilisa comme base pour des offensives navales, mais la ville est récupérée par le grand général byzantin Jean Doukas. La ville fut plusieurs fois pillée par les Turcs mais l’empereur byzantin Jean III Doukas Vatatzès la reconstruit autour 1222. L’influence grecque de longue date était encore si forte dans la région que les Turcs l’appelaient “Smyrne des infidèles.” Smyrne est prise par les Ottomans en 1424.
La ville contemporaine de Smyrne en Turquie a été construite sur les vestiges de la ville de l’époque hellénistique. Elle comprend aujourd’hui plus de 3 millions d’habitants. Il y avait en 1880 plus de 80.000 Grecs à Smyrne. À la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, les citoyens grecs ont fait de Smyrne un important centre économique et culturel. Presque toutes les fabriques de la ville appartenaient à des Grecs locaux. L’éducation était également dominée par la communauté grecque. Smyrne était sans aucun doute une des villes les plus prospères de l’Empire ottoman mais aussi de l’Europe. Elle avait une très grande communauté chrétienne (Grecs et Arméniens) qui vivait sans problèmes près des communautés musulmane et juive pendant des siècles et des siècles.
La catastrophe de Smyrne. Le premier ministre grec Elefthérios Vénizélos avait des plans pour annexer Smyrne et son armée avança avec hardiesse en Turquie en 1919. L’armée turque de Kemal Atatürk entra dans la ville en septembre 1922, à la fin de la guerre gréco-turque (de 1919 à 1922). Une grand incendie de Smyrne détruisit la ville pendant 9 jours et sur les 165.000 chrétiens Grecs, 100 000 seraient morts jusqu’au 24 septembre 1922. Le traité de Lausanne en 1923 met officiellement fin à cet affrontement gréco-turc en Asie Mineure. Les Grecs d’Asie Mineure ont dû émigré en Grèce. Des milliers de réfugiés se sont retrouvés dans les ports des villes de l’est de la Grèce et des îles grecques. Ils ont dû s’intégrer au nouveau pays d’accueil. Beaucoup d’agglomérations ont pris le nom des villes où ils habitaient autrefois, par exemple Néa Smyrni.
Depuis, la présence grecque à Smyrne a pris fin et une grande partie de son héritage historique a été effacée de la carte par les Turcs.
Aimeriez-vous retrouver les traces des Grecs de Smyrne dans la nouvelles ville appelée Izmir ?
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