Le mystère des bâtiments Draga de l’antiquité grecque

Les bâtiments antiques Draga de l’antiquité seraient les Drakospita traduit du grec comme “les maisons des dragons” ? Non, elles seraient d’humbles demeures d’adoration des dieux.

Où se trouvent ces Drakospita ? On les trouve dans une région montagneuse particulière en Grèce, dans le sud de la grande île d’Eubée. Les “maisons des dragons” , comme disaient les générations de la tradition populaire, sont situées sur des sommets montagneux ou dans des endroits isolés difficiles à approcher et à visiter (je déconseille la visite avec des personnes âgées surtout). Ces colossales et mystérieuses maisons sont au nombre de 23 et se situent dans la région de la ville de Karystos. Ce sont des constructions paraîssant bien cachées si on les regarde de loin mais elles ont une vue subjugante sur la mer et les côtes de l’Eubée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ma visite des Drakospita. C’est accompagnée de mon mari et d’un ami historien amateur que j’ai eu l’occasion d’aller visiter les draga, il y a dix déjà, en été (conseil: faites votre visite tôt le matin ou tard l’après-midi). J’ai adoré mon périple car tous ces endroits où se trouvaient les Dragospita sont dans des zones naturelles sublimes à tout point de vue. Tout ces lieux créaient en moi un sentiment de de mystère complet. Μon âme et mon esprit se transportaient à des temps si reculés dans lesquels vivaient les fameux architectes et bâtisseurs des “maisons des dragons”.

Οù loger pour voir les dragospitia ? J’avais réservé au Karystos Mare Apartments au centre de la ville de Karystos. L’appartement était simple avec vue sur la mer et on avait un jardin derrière le complexe. Karystos est une très jolie petite ville de 3.000 habitants avec son bourtzi (petite forteresse vénitienne du 13e siècle) sur le port, sa longue jetée et ses plages. Les jeux des rayons de soleil sur la ville sont toujours magnifiques. Cette ville constitue un très bon point de départ pour aller visiter les dragospita, notamment celle d’Oxi.

Pourquoi on les appelle “Maisons des dragons” ? La forme de construction monumentale des Drakospita a conduit, à travers les siècles, à la création de mythes sur des dragons qui y habitaient. On les appelait “maisons des dragons”, peut-être dès le Moyen Age, parce que les habitants croyaient que seuls des dragons d’une puissance infinie pouvaient transporter de tels blocs de rochers à une telle altitude. Et puis, l’utilisation de ces édifices n’ayant jamais été vraiment prouvée, pendant tous ces siècles, a laissé ses visiteurs imaginer que c’était l’habitat de dragons aux yeux perçants.

L’architecture des Drakospita. Ces Drakospita ressemblent à des maisons supernaturelles car ses murs et toitures sont faits de plaques locales grises, énormes et extrêmement lourdes. Elles se distinguent mal au milieu de la nature aride. Ses pierres sont posées tout simplement les unes sur les autres et forment un bâtiment aux coins parfaitement rectangulaires qui durent depuis des siècles ! Il n’y avait aucun matériau de jointement ou autres joints ou raccords entre les plaques. Ces plaques géantes placées les unes sur les autres utilisaient de gros rochers pour faire contrepoids. Pour le toit, chaque couche de plaques dépasse un peu plus celle du dessous et on a ainsi un toit en pyramide laissant cependant, au milieu de l’édifice, un long trou faisant entrer la lumière.

Les tailleurs professionnels de la pierre connaissaient bien les mystères de la statique et la technique cyclopéenne sinon ces constructions n’auraient pas tenu 2.500 ans sous les conditions rigoureuses du climat montagneux. En effet, la construction de tels bâtiments nécessite de très bons calculs dès le début. Un des mystères et énigmes est qu’on se demande encore comment ces gigantesques plaques de pierre ont été levées et posées, en plus avec une telle précision !

Mais que sont ces Drakospita ? Les dernières recherches archéologiques et scientifiques montrent qu’il s’agirait de lieux d’adoration pour les ouvriers de la pierre en autres. Ils laissent de côté ces idées selon lesquelles elles seraient des prisons, des observatoires ou des domiciles tenus par les ouvriers de la pierre.

Le drakospiti d’Oxi (photo tout en haut) est le bâtiment le plus connu et le plus représentatif des draga. Il est situé au sommet Prophète Elias (avec sa chapelle) du mont Oxi à 1400m, au nord-est de la ville de Karystos à 15 minutes. Pour y aller, il faut une voiture 4×4 et être bon randonneur. Ce bâtiment fait 13m de long et 8m de large et je ne vois que des lignes de pierres pilées (aucune courbure nulle part) ! La porte d’entrée se compose de 3 larges pierres, de 2 tonnes en tout, formant une ouverture de 2m de haut et de 1,5m de large. On y aurait découvert des objets de vénérations aux dieux couvrant la période antique, du 6e sc av.J.C. jusqu’à la période romaine. Ce draga serait considéré comme un sanctuaire de Zeus et de sa femme Héra, car les archéologues y auraient trouvé maintes céramiques d’offrandes adressées aux dieux.

Les drakospita de Palli Lakka Styron (photo plus bas). C’est l’édifice le mieux préservé du coin. Il est composé de trois bâtiments du type “petite ferme” ou “tour insulaire antique”. Ils datent de l’époque classique à l’époque hellénistique. Ces bâtiments se trouvent sur les versants du mont Kliossi, dans une zone boisée, difficile d’accès mais très belle, à proximité de l’ancienne cité de Styra. De ces édifices, la vue est magnifique et unique. Toute le coin est couvert d’une végétation si dense et si sauvage ! Mon expérience à Styra fut unique et incroyable. Ces étranges bâtiments au milieu de ce paysage de montagne majestueux m’ont littéralement conquise.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le drakospiti de Niboriou des Styron. Ce bâtiment ne se trouve pas loin de la ville du côté nord-ouest. Il s’agit d’une tour de l’époque hellénistique de 6,5m sur 7,5 m avec en forme de table. Sur le côté ouest, il y a une entrée d’un mètre de large environ. Il date de la fin du 5e siècle av. J.C. Les archéologues pensent qu’il s’agit d’un lieu de culte de la déesse Déméter et de sa fille.

Voilà plus haut ce que j’ai pu voir dans cette région de Karystos. Aimeriez-vous visiter vous aussi les Draga entre autres ? 

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2 thoughts on “Le mystère des bâtiments Draga de l’antiquité grecque

  1. Bonjour.
    Après en avoir discuté, vendredi 19 mars, avec le Prof. Karl Reber, directeur de l’ESAG, il apparaît que ces drakospita eubéennes ne seraient que de (vulgaires) cabanes de bergers, bien loin de demeures d’adoration de Déméter, d’Artémis (pourtant honorées “tous les 100 mètres” en Eubée) ou de quelque autre divinité.
    Merci pour votre blog magnifique.
    Pascal

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