Aitoliko, la petite Venise de Grèce

La petite île d’Aitoliko se trouve sur la petite Venise grecque, dit-on. C’est un îlot historique près de la ville de Missolonghi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Où se trouve l’îlot d’Aitoliko ? C’est une ville qui existe depuis le moyen-âge et qui est bien plus ancienne que Messolonghi. C’est une mini-île d’un kilomètre sur un demi kilomètre aujourd’hui couverte d’anciennes et de nouvelles maisons dans la région d’Aitoloakarnania. C’est un petit îlot densément peuplé au milieu d’un lagon calme avec des zones salées et sablonneuses. Aitoliko se trouve à 10 kms au nord de Messolonghi. En effet, c’est une petite cité au milieu de la lagune d’Aitolikos-Messolonghi. Aitoliko est relié à l’est et à l’ouest au continent par deux ponts avec parapets dotés de 30 arches en pierre environ, lesquels ont été construits en 1848. Ils ont une valeur historique et c’est pourquoi ils ont été déclarés “préservés”. Εt puis, il y a une jetée avec un nouveau pont vers le sud.

Aitoliko et un écosystème unique.  Aitoliko est entouré des eaux de deux grandes rivières débouchantes qui sont Evénos et Achéloos, lesquelles forment un écosystème unique dans une belle lagune avec des poissons dont des daurades et des mulets. Les mulets cabots femelles permettent la production de la poutarge grecque, unique au monde. Aitoliko est protégé par la convention de Ramsar car quelques centaines d’oiseaux en voie de disparition s’y refugent pendant les périodes de migration. Il y a des oiseaux marins tout autour de l’îlot et à l’ouest, on trouve des perdrix, des huppes, des cailles et des merles. Le Birdwatching peut se réaliser au printemps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’histoire d’Aitoliko est tragique. L’île d’Aitoliko est appelée Anatoliko depuis le 18e sc. Suite à la fondation de la ville, les pirates et la guerre turco-vénitienne en détruisent une grande partie. Aitoliko connaît une nouvelle vie en 1700 quand les Turcs Ottomans passent les activités commerciales de Nafpaktos à Messolonghi. De nombreux bateaux font du commerce d’un bout à l’autre du bassin méditerranéen. Aitoliko prospère mais en 1770, la révolution grecque d’Orloff est un fiasco : la ville est brûlée et 80 bateaux d’Aitoliko sont détruits. La ville est en déclin depuis, surtout suite aux sièges des Ottomans ayant eu une tournure dramatique (les sièges par les Turcs Omer Vryonis et Kioutachis en septembre 1823 et avril 1826 respectivement). Lors de la bataille sur l’îlot marécageux de Dolma (bastion d’Aitoliko à Poros) le 28 février 1826, tomba Grigoris Liakatas, le premier pallicare et chef d’Aitoliko. La sortie des Grecs du siège de Messolonghi en Avril 1826 est gravé dans nos mémoires. La ville ne sera libérée du joug turc Ottoman qu’en 1929.

Le déclin écolgique d”Aitoliko. Suite à la seconde guerre mondiale, la flotte d’Aitoliko est détruite et non renouvelée. Elle comptait plus de 50 voiliers et navires marchands motorisés de tonnage moyen. C’est Patras qui a repris la relève. Dès 1970, les pêcheurs voient le niveau des eaux de la lagune baisser dangereusement. Le remblayage des terres a quadrillé l’îlot et a donné des parcelles de terrain encore plus vastes pour la culture des olives Kalamon.

Aitoliko n’est pas touristique et on y va pour y faire une excursion d’une journée ou deux. J’y suis allée avec une collègue, cette année début octobre lors d’un séjour à Messolonghi pour voir un client mais nous avons profité des deux derniers jours pour voir le coin. C’était bien car on ne va pas sur cet îlot pour se baigner mais plutôt pour se ballader (sur la promenade des palmiers par ex., photo tout en haut), boire une bonne bière bien fraîche quelque part. Il y a des cafés et tavernes sympas. J’ai bien aimé la taverne Monomatos où j’ai mangé de l’anguille locale commandée chez un éleveur d’anguilles que je connais. Ah j’oubliais….Si vous restez sur l’île le soir, profitez aussi du coucher de soleil sur la lagune côté sud.

Où loger sur l’îlot d’Aitoliko ? J’avais réservé pour 3 nuits au Nima’s house traditional flat with sea view à l’entrée d’Aitoliko. C’était un grand appart bien soigné avec vue sur le lac et la montagne.

La fête villageoise d’Agia Agathi. Chaque année, entre le 21 et le 23 août, a lieu la fête villageoise d’Ayia Agathi (Ste Agathe), une fête ethno-religieuse inspirée des événements de la révolution de 1821. Ce festival a un caractère traditionnel puisque ses participants portent des fustanelles et dansent au rythme des zurnas et des davuls dans les rues pendant 3 jours presque.

Les églises de l’îlot d’Aitoliko. Il y a 8 églises concentrées au nord de l’île mais j’en ai vu deux… les plus importantes je crois.

L’église de la Panayia tis Théotokou (en français, église de la Dormition de la Vierge Marie). C’était une petite basilique du 18e siècle où a eu lieu le procès du héros Karaϊskakis, le 1er avril 1824. Dans cette église sont conservées une icône miraculeuse de la Vierge Marie (du 15e sc) et une iconostase d’une valeur artistique inestimable. Suite à un séisme en 1965, l’église a subi de graves dommages et est tombée. Elle a été reconstruite sur l’ancien modèle.

L’église Pammeyiston Taxiarchon avec sa formidable iconostase est un excellent exemple de l’art de la sculpture sur bois du 18e siècle. En 1823, pendant le premier siège d’Aitoliko par les Turcs, un obus est tombé au centre de l’église et de l’eau est monté du trou, ce qui était vital pour les assiégés Grecs. Derrière l’église, il y a la tombe de Mme Kyra Vassiliki, la Grecque bien-aimée d’Ali Pacha.

Les musées d’Aitoliko. Le musée folklorique est intéressant. Il se trouve à l’entrée de l’îlot dans un bâtiment en pierre rénové. Son espace est divisé en trois sections : 1. objets de la vie quotidienne d’une vieille maison aitolienne, 2: outils des pêcheurs et autres professionnels du passé, 3. costumes traditionnels de l’époque de 1821 jusqu’au milieu du 20ème siècle. Le Musée Vasso Katraki (1914-1988) est tout aussi intéressant pour les amateurs d’art contemporain. Toute l’œuvre de la célèbre graveuse se trouve là.  Vasso Katraki est née et a grandi à Aitoliko, avant d’être internationalement distinguée pour ses œuvres en grès.

Je connais Aitoliko depuis plusieurs années après avoir lu l’histoire contemporaine de Messolonghi et voilà ce que j’ai fait à Aitoliko. J’ai aimé sa simplicité, la beauté de ses demeures, l’harmonie composée du paysage qui m’ont rempli de calme.

 

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