Fotis Kontoglou et l’héritage pictural byzantin

Fotis Kontoglou et l’héritage pictural byzantin et l’hellinocentrique modernisme. C’est un peintre grec contemporain qui peignait à la manière byzantine et a influencé l’art européen 

 

Fotis Kontoglou est un peintre du 20e sc que j’ai découvert lors de mes visites dans certaines églises des grandes villes grecques. C’est un peintre qui m’a fait ressentir un air frais dans les austères lieux religieux orthodoxes et puis j’ai mieux découvert le peintre à la pinathèque nationale d’Athènes que j’ai visitée récemment. Je sais que Fotis Kontoglou est un écrivain de grand talent mais je n’ai pas eu l’occasion encore de lire une de ses oeuvres… alors je ne vais parler que du peintre Kontoglou.

Qui est Fotis Kontoglou ? Il est né sur la côte d’Asie mineure en 1895 à Aϊvali (en grec Kydoniès) aujourd’hui turque. Ayant perdu son père très tôt, il a été élevé par sa mère et son oncle pope. A l’âge de 18 ans, il va à l’École des Beaux-Arts d’Athènes. A la déclaration de la première guerre mondiale, il s’installe à Paris. C’est là qu’il est remarqué par Auguste Rodin. En 1920, il écrit sa première œuvre littéraire, l’histoire du corsaire espagnol “Pedro Kazas” (qui l’a rendu célèbre), une oeuvre importante de la littérature contemporaine grecque. En 1922, étant retourné quelques années plus tôt dans sa ville natale d’Aivali, il est parmi les victimes de la catastrophe de Smyrne. Réfugiés, il s’intalle à Athènes et fonde une famille. Pendant l’occupation allemande où la Grèce est complètement démunie, il essaie de survivre avec sa famille. Dans les années qui suivent, il peint dans les églises et je pense aussi aux fresques byzantines à l’hôtel de ville d’Athènes (que je n’ai pas vues de près malheureusement). Kontoglou travaille aussi pour restaurer les icônes historiques abritées dans des musées grecs et étrangers. Sa contribution à la restauration des fresques de Mystras fut importante. Il meurt en 1965 suite à des complications provenant d’un accident de voiture survenu deux ans plus tôt.

 

 

 

Les fresques de l’église Aghios Charalambos au Pédio Aréos à Athènes essaient de survivre au temps… (photo plus haut)

 

Les premieres oeuvres religieuses de kontoglou après son séjour au Mont Athos. Fotis Kontoglou peignait et faisait de la gravure en noir et blanc jusqu’à ses 30 ans. En 1923, il visita le Mont Athos afin de découvrir ce lieu d’expression artistique. Ce séjour influença le peintre pour toujours. Jusqu’en 1925, il travaillait très peu la couleur : portraits de l’auteur Stratis Doukas et “le baptême” sont les premières images qu’on obtient de Kontoglou. Il adopte désormais la technique et le style de la tradition byzantine et post-byzantine et l’art populaire en même temps et le résultat est subjugant !  J’aime ses saints personnages aux airs sobres et aux corps légèrement penchés. Des formes vivantes de par leurs couleurs vives et simples comprenant selon moi une claire note d’espoir. Jusque dans les années 40, Fotis Kontoglou décore des églises dans les grandes villes grecques et puis créa lui-même l’icônostase d’Ilioupoli au Caire. En 1932, il peint sa maison en organisant les fresques dans l’ordre des églises post-byzantines, peignant tous les murs du plafond au sol. Les fresques sont séparées par des bandes rouges (photo plus bas d’un pan de mur de sa maison à la Pinathèque nationale au centre d’Athènes).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La maturité de sa création d’après guerre. La dernière période de sa vie artistique (1950-1965) est très intéressante. Les œuvres de sa peinture ecclésiastique dont les icônes sont monumentales. Il peint dans les grandes églises mais aussi dans des églises paroissiales et des chapelles privées. Avant de décéder, il a complété l’histoire de St  Nicolas à Acharnon à Athènes. Dans le contexte du classicisme du 19e sc, Kontoglou traiterait un style byzantin libre bien particulier. L’art de Kontoglou est caractérisé par la distorsion figurative, le manque de perspective, les couleurs antiréalistes et l’abstraction. Ces oeuvres me rappellent plutôt les peintures de l’expressionnisme européen.

En quoi Fotis Kontoglou est un peintre unique ? C’est un peintre et hagiographe (peintre d’icônes chrétiennes orthodoxes) qui a trouvé son hellénisme à travers le retour aux racines. Il distingue clairement sa culture populaire grecque d’Asie mineure à travers sa peinture. A une époque difficile après la seconde guerre mondiale, le christianisme orthodoxe l’aide et il décide de s’adonner de plein cœur en tant qu’artiste littéraire et peintre. Il est fanatiquement attiré par la tradition grecque tirée de la tradition de Byzance et de l’Église orthodoxe. Il vénère et dessine les héros grecs (Alexandre le Grand, Athanasios Diakos, Pavlos Melas etc). Sur ses icônes au caractère grave, on remarque qu’il utilise la méthode de l’ovulation (peinture circulaire). La notion de mouvement est clairement observables devant des décors arides fantastiques. Bref, Fotis Kontoglou est considéré comme un des peintres grecs des plus importants en Grèce car c’est lui qui a définitivement ouvert de nouvelles voies dans la peinture grecque contemporaine.

Photo tout en haut : J’admire “La résurrection” à l’église des Saints apôtres Pierre et Paul de Perias, à proximité de Thessalonique.

Etes-vous prêt(e) à découvrir ce grand peintre grec des années 30 qu’est Fotis Kontoglou ?

 

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