Le marché ouvert en Grèce

Comment est le marché ouvert en Grèce ? Comment faire ses provisions en fruits et légumes frais des jardins grecs ?

Les marchés ouverts dans les rues sont très intéressants pour tous ceux qui veulent s’introduire dans la vie populaire des Grecs. J’aime cette petite habitude (j’y vais tous les vendredis tôt le matin). Ce contact entre les maraîchers qui me parlent de leurs produits est curieux mais constructif pour moi, fille de la ville.

Un peu d’histoire. Les agora sur les places centrales existaient depuis l’antiquité mais elle étaient différentes. A l’époque, c’était plutôt pour que les gens se retrouvent. Le marché ouvert appelé “Pazari” est arrivé en Grèce avec l’occupation Ottomane dès le 16e siècle. Il est devenu officiel (et surveillé) depuis 1929. Les vendeurs peuvent être les producteurs eux-mêmes ou des intermédiaires vendeurs professionnels.

Le marché est appelé en grec “ΛΑΪΚΗ ΑΓΟΡΑ” (Laϊki agora, en français “Marché populaire”) et il prend place quatre fois par semaine dans les grandes villes et une fois par semaine dans les petites villes et les gros villages (les heures et lieux de vente sont fixes). A  Athènes, il y a un grand marché couvert par contre qui s’appelle Renti et qui est toujours là-bas. Les LaΪki Agora des agglomérations de Grèce ne sont pas fixées dans une même rue du quartier (pour que tous les habitants aient plus ou moins la même charge de bruit et de congestion). Pendant quelques heures (de 7h à 13h), des rues ordinaires sont complètement transformées.

Les installations du marché sont fort précaires. Dès l’aube, les stands et les toiles géantes usées attachées à d’instables barres de fer verticales sont montées. De 6h30 à 7h30, les produits du terroir en général pas bio sont amoncelés proprement sur les comptoirs préalablement couverts de petites baches propres. On y trouve des fruits, des légumes, des œufs, des fleurs et les plantes, des légumineuses et des olives en vrac, du petit poisson fraîchement pris des chalutiers du port (si la ville est au bord de la mer). Tout bien installé à 8h, on voit de riches tables colorées d’énormes fruits et légumes: “Enormes” est le mot qu’utilise ma mère française venant en vacances dans ma ville. Elle avoue que les marchés français sont beaucoup moins abondants et alléchants. Rien que de voir tous ces produits du terroir, on est déjà rassasiés.

L’atmosphère des marchés ouverts est bruyante. Les vendeurs non seulement colportent leurs denses marchandises mais il font tout pour la vendre en s’animant dans leurs gestes et paroles, ceci dit bien sûr, sans harceler les acheteurs du coin. Ces comportements me rappellent les marchés du Proche-Orient occidental (de Turquie par exemple) sauf qu’en Grèce, les vendeurs restent derrière leurs stands quoi qu’il arrive (à la manière française qu’on connaît). Les vendeurs propriétaires de leurs produits fraîchement récoltés vous cassent les oreilles si vous aimez le calme. Ils crient ces paroles « Achetez ces vraies tomates à 1,50 Euro » ou : « Allez-y Mesdames, la bonne marchandise va partir vite  » etc. Vers 13h30 heure, tout est démonté. Les vendeurs ont vite rangé leurs installations dans leurs vieilles voitures pick-up ou dans leurs vans sans fenêtre. Les fruits et légumes qui sont meurtris sont au bord des trottoirs. Les éboueurs avec leurs grosses machines à balais bien trempés prennent tout sur leurs passages en rien de temps, vers 14h. La rue revient à la normale et les voitures recommencent à circuler normalement.

Aller au laϊki agora est une habitude très appréciée des femmes grecques au foyer. On les voient arriver au marché avec leurs petits caddys métalliques à roulettes. Elles ont l’habitude d’acheter et de cuisiner des aliments de saison. Les repas de famille sont importants pour les Grecs, d’autant plus que les Grecs sont de gros mangeurs. La tendance pour les produits biologiques commence à attirer les Grecs mais pas tant que cela à mon avis car ces produits restent encore très chers. La population grecque n’a pas encore le luxe de penser bio, vu que la crise économique de ce petit pays non-industriel sévit toujours. Les Grecs recherchent des produits frais le moins cher possible. La comparaison des prix entre presque les mêmes produits n’est pas un jeu mais une procédure nécessaire pour la plupart des foyers voulant se nourrir.

 

 

 

 

 

 

Le marché des vêtements. Un autre jour ou à un autre endroit, on trouve la Laϊki agora des fringues. Ce marché se déroule de 8h à 14h. Il y a encore une fois ces comptoirs précaires qui se montent et se démontent vite fait. On remarque tout de suite qu’une bonne partie des vendeurs sont des Romas qui revendent des vêtements demandés à la sortie des fabriques ou des grands magasins. On peut vraiment trouver tout ce qu’on veut : d’un slip jusqu’au blouson, tout type de chaussures, des maillots…. bref, il y en a vraiment pour tous les goûts. Avec pas mal de patience, on peut trouver de belles choses à bas prix. Pour aller à ce type de marché, il faut prendre son temps donc, je prends un jour de congé et j’y vais avec ma fille. Je n’y vais pas souvent, c’est vrai, mais à chaque fois, je reviens chez moi avec des tee-shirts. L’atmosphère du marché aux vêtements est intéressante parmi ces vendeurs criant à tout tête pour vendre, sans pour autant vous harceler bien sûr.

Le marché est toujours et encore une belle partie de ma quotidienneté. C’est bon pour les sens : une explosion de couleurs, l’arôme des fruits et légumes, les voix des producteurs présentant leurs marchandises et la vue des stands en bois chargés de la récolte du jour.

Aimeriez-vous passé votre matinée dans les rues du marché ouvert Laϊκi agora ?

 

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