L’hippodrome, à Rome de Constantinople

L’histoire de l’hippodrome à Constantinople (aujourd’hui Istanbul) à l’époque de l’empire byzantin chrétien se déroule au Moyen-Orient. 

 

 

 

 

L’hippodrome originel grec est symbolique et les Romains ont copié pour obtenir leurs hippodromes mais ont laissé de côté les symboles grecs. L’entrée et départ des courses de l’hippodrome étaient dédiés à Perséphone et sa fille Déméter tandis que le bout de l’épingle en face (la Sfentoni) était dédié à Poséϊdon et Pluton. La course commençait avec le départ vers les Enfers et la seconde moitié du trajet vers le retour à la vie.Les participants devaient faire 7 tours correspondant aux 7 jours de la semaine et les 12 portes de départ des chars correspondaient aux 12 mois de l’année ou aux 12 signes du zodiaque. Chaque jour de Jeux, il y avait 24 courses (24h de la journée). Les 4 groupes qui couraient symbolisaient les 4 saisons, les 4 points de l’horizon, les 4 éléments de l’univers. Ils étaient représentés par quatre couleurs différentes et ils étaient protégés par 4 dieux.

Nous découvrons dans l’hippodrome un shème romain très ancien et puis ces organisations à Constantinople se “politisent” à la fin du 5e siècle. Les Verts sont en face des Bleus. Le conducteur de char vainqueur voyait plutôt gagnant le souverain de son équipe se démarquer.

Les Verts: Printemps – Terre – Vénus  > Le monde rural (le dème des Verts)
Les Rouges: Été – Feu – Mars > Les Guerriers (le dème des Roussi)
Les Blancs: Hiver – Air – Neptune ou Jupiter > Les prêtres (le dème des Blancs)
Les Bleus : Automne – Mer – Saturne > La noblesse (le dème des Vénéti)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par rapport à l’hippodrome Circus Maximus de Rome, celui de Constantinople est trois fois plus petit. Mais l’organisation de l’espace, les fêtes et les manifestations sportives (à l’exception des spectacles sanglants) et l’organisation des quatre dèmes (associations sportives dont le rôle est élargi) sont identiques. Rome revit dans la nouvelle Rome désormais en Orient. Il est inimaginable d’avoir la capitale de l’Empire devenu chrétien, sans hippodrome.

Description de l’hippodrome.  L’hippodrome faisait environ 450m de long et 120m de large. Un tour tout autour de l’hippodrome atteignait 800m (4 stades olympiques). Il est cependant difficile d’avoir des données justes et détaillées à travers l’histoire. En effet, dès 1600 ap.J.C., les bâtiments du sultan Ahmed 1er avec la Mosquée Bleue ont couvert une grande partie du côté est des estrades (dont les Kathismata des Officiels) de l’hippodrome et du Grand Palais.

L’importance de l’hippodrome. Ce dernier conserve pendant des siècles sa signification multiple et une grande partie de sa sémiotique et c’est le seul lieu de rassemblement public et d’événements populaires sans caractère religieux. Cet hippodrome post-romain au centre de la capitale chrétienne exprime l’âme de Rome, l’âme transférée du fleuve du Tibre au Bosphore (de l’ouest latin à l’est grec). C’était l’arche de Noé où les fondements de la Nouvelle Rome ont été rassemblés et sauvés. Le
passé romain millénaire, la gloire de la puissance romaine, le mythe de l’Empire universel constituent la continuité romaine dans laquelle Constantinople va évoluer.

En outre, l’hippodrome a toujours été un des principaux pôles institutionnels de la nouvelle capitale romaine. C’est une institution d’une endurance incroyable, puisqu’elle a survécu pendant presque 1000 ans (durée de l’empire byzantin). Même l’aménagement du Grand Palais aux hauts murs (tout le pouvoir suprême) à côté de l’hippodrome marquait la relation directe Rome-Constantinople.

Le Patriarcat ou la Grande Église du Christ (où on trouve les églises Sainte-Sophie de Dieu et Sainte Irène) est le siège du pouvoir ecclésiastique, à une courte distance du Grand Palais. Le Sénat, à l’ouest du Patriarcat (bâtiment qui abrite une institution d’État perdant progressivement de son importance) est à côté du Grand Palais. Le Patriarcat est le 3e monument le plus important à Constantinople, jusqu’à l’époque des Paléologues (1261).

La nouvelle capitale romaine de l’Orient. Dans le cadre d’une vaste reconstruction de Constantinople réalisée sous Constantin 1er depuis 324, ce dernier se prépare à l’ouverture des portes de la Nouvelle Rome pour le 11 mai 330. L’ancien hippodrome romain de Septime Sévère a été entièrement rénové (ou probablement entièrement reconstruit) en s’étendant sur les espaces environnants existants et il a été décoré d’une multitude d’œuvres d’art rapporté par Constantin 1er de diverses parties de l’empire byzantin. La fête annuel du 11 mai aura lieu tous les ans pendant 7 siècles.

A Constantinople, l’hippodrome existait déjà depuis l’époque des Sevérès, au début du
3ème siècle), l’empereur Constantin Ier a été forcé d’accepter cet énorme monument, axe dominant de la nouvelle Rome. Ainsi, le Grand Palais se présentait sur toute la longueur du côté sud-est de l’Hippodrome et occupait tout le tronçon entre Hippodrome et la Mer Noire.

L’importance politique de l’hippodrome. L’hippodrome est pourtant le lieu unique de rassemblement de la population pour les grandes fêtes populaires de la maison impériale (l’héritage du culte du souverain) et les fêtes de la ville (la tradition séculaire des manifestations de tous les dèmes avec des dates régulières liant la société avec l’environnement urbain et le monde). La dynamique de la foule rassemblée a toujours été un facteur d’une grande importance pour le pouvoir politique. A l’hippodrome, la foule, qui était toujours prête à applaudir l’Empereur ou l’«ami » de Dieu (son représentant sur terre). Si les croyances et les actions de ce dernier ne plaisait plus à la foule, il pouvait être demandé sur l’arène pour être humilié. La conservation de la couronne a été très souvent joué à l’hippodrome, le seul des bâtiments byzantins ayant gardé sa forme romaine et sauvé le caractère de sa fonction de mai 330 à avril 1204 (prise de Constantinople et destruction indélébile de l’hippodrome).

Les obélisques égyptiennes de Constantinople. La longue Spina au centre de l’hippodrome était décorée d’œuvres d’art colossales (colonne et obélisques). Elle symbolique la colonne vertébrale de l’homme, de la vie. On peut encore voir aujourd’hui deux obélisques. La plus grande est venue d’Egypte, après beaucoup d’aventures. Oeuvre d’art pharaonique, elle symbolisait l’axe vertical de l’univers qui reliait Hadès avec la terre et le ciel. Après tout, elle est consacrée aux divinités solaires égyptiennes – tout comme l’hippodrome qui honorait le Soleil invincible, le donneur de vie-. Avec son char, Hélios monte dans le ciel. Avec un rythme analogue, il en va de même pour l’apothéose de l’empereur.

Les chevaux de l’hippodrome. Un édifice haut de 22m décorant l’entrée de l’hippodrome avait de beaux chevaux de bronze. Ils trainaient un char au 5e sc ap. J.-C. Nous ne savons pas d’οù viennent ces chevaux (peut-être de Chios en Grèce) et ce qu’est devenu le char. Ces quatre chevaux ont été dérobés par les Vénitiens, après la prise de Constantinople (capitale byzantine) en 1204, lors de la 4e croisade. Aujourd’hui, ils sont placés au-dessus de l’entrée principale de la place Saint Marc. Disons plutôt que des copies ont été mises en place et que les originaux sont abrités dans le musée Saint-Marc.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La colonne serpentine est un trépied de Delphes de plusieurs mètres de hauteur du temple d’Apollon ramené par Constantin 1er. Dans l’hippodrome, elle se trouvait au milieu de la Spina. C’est une oeuvre d’art à l’hommage des cités grecques ayant participé victorieusement à la bataille des Platées en 479 av.J.C. contre les Perses. Ce tripode a la forme de trois serpents entrelacées jetant leurs têtes vers le haut. Ces têtes tenaient une cuve d’or. On peut encore voir aujourd’hui la colonne mais sans têtes et cuve. Une tête seulement se trouve au musée archéologique de Constantinople. Le serpent symbolise ce côté terrien thérapeutique mais qui peut aussi vaincre l’ennemi de toujours des Grecs, les Perses.

Aujourd’hui, l’hippodrome est un longue promenade où on peut voir les obélisques et le tronc de la colonne serpentine (photo tout en haut).  Sur la place des empereurs byzantins, la mosquée bleue aux six dômes se trouve à droite. Les toits du Musée des Arts Orientaux se trouvent sur le vieil édifice (konaki) du grand vézir Ibrahim pasha sous Souleϊman 1er (1520-1566).

(source Marianna Koromila, site apan.gr)

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