En face des paysages défigurés de Gyali

En bateau en face des paysages défigurés sur la petite île de Gyali au nord de l’île de Nissiros, mon coeur a basculé. 

Où se trouve l’île de Gyali ? Gyali est prononcée en grec “Yiali”. C’est une petite île appartenant au complexe volcanique de Nissyros (volcans éteints aujourd’hui) à l’est du groupe des îles du Dodécanèse pas loin de la Turquie. Gyali est en forme d’os. Elle a une superficie de presque 5 km2 et elle est à 3 kms au nord de l’île de Nissyros. C’est une petite île qui n’est habitée que par les travailleurs de l’exploitation de la pierre ponce (extraction, traitement, chargements en bateau) et de la perlite qui est en plein essor depuis 1950. Un bras de terre d’un kilomètre presque sépare l’île en deux segments: la colline nord-est a de la perlite et de l’obsidienne alors que la colline sud-ouest a de la pierre ponce. Gyali signifie en grec “verre” car il y avait des veines épaisses de verre naturel dans la roche de l’île.

Comment aller sur l’île de Gyali ? Un bateau de l’entreprise exploitatrice ou un bateau de plaisance peut vous y emmener de Mandraki (le port de Nissyros). Après mes vacances sur l’île de Nissiros, j’ai décidé de louer un bateau (avec son capitaine bien sûr) avec quelques autres visiteurs et ceci pour la journée. Ceci dit, aucun de nous n’est sorti du bateau pour explorer l’île. Pour débarquer, il faut demander la permission au bureau des sociétés exploitantes. L’île est bien surveillée aussi à cause des intempestives arrivées de réfugiés Syriens entre autres des côtes turques.

Une île défigurée. En voyant l’île de loin d’abord, j’ai eu l’impression que cet îlot allait disparaître sous les machines d’extraction parsemées ci et là… tellement l’île paraissait blanche. Je me suis demandé s’il y aurait encore des traces des éléments de la nature qui pourraient respirer pour survivre. Une déception…  En approchant un peu plus de l’île, je m’habitue au paysage insolite créé par les activités humaines. Des collines de presque 200 mètres aux versants en escalier un peu comme une pyramide ou alors avec les effets de l’érosion contrastent injustement mais bellement avec les eaux turquoises du littoral de Gyali tout autour de la petite île. On peut voir que la grande société d’exploitation en contrat jusqu’en 2026 accorde une importance à la rehabilitation du paysage en plantant des arbres ….quelle ironie ! Rien ne peut cacher les dommages indélébiles procréés sur l’île. En effet, pendant des décennies, Gyali a été creusée d’une manière telle et d’une intensité telle qu’il est aujourd’hui considérablement difficile de restaurer le paysage naturel de l’île.

 

 

 

 

 

Une exploitation sans fin. La mine de pierre ponce à Gyali s’avère être unique au monde quant aux  stocks et à sa qualité et c’est ce qui fait que l’entreprise exploitante exporte aussi la pierre ponce. Aujourd’hui, elle emploie plusieurs dizaines de personnes à Gyali dont une vingtaine qui vit en permanence sur l’île. Des centaines de milliers de tonnes de matériaux sont extraits chaque année. Je vois que lureaux, cantines et entrepôts se trouvent près des quais d’embarcations.

En m’approchant encore de l’île de Gyali, des eaux turquoises et des plages splendides apparaîssent sous mes yeux. Les carrières sont dispersées sur l’île et sur le littoral, on découvre des plages superbes heureusement encore inexploitées. Aujourd’hui, de plus en plus de visiteurs arrivent sur l’île pour profiter de ses plages paradisiaques. N’aurait-on pas là une seconde vie pour Gialy ? C’est ce que je me suis dit avant de plonger du bateau dans ses eaux limpides. C’est rigolo, je vois des chèvres et des cochons sauvages se ballader librement sur l’île…

Le côté verdoyant de l’île. Depuis 1982, Gyali est déclarée comme lieu de beauté naturelle singulière. En arrivant sur l’île, il est clair que le segment est apparaît plus verdoyant que le segment ouest. On y découvre une modeste forêt de pins sinon la végétation est arboricole et assez “touffue”.

La chapelle d’Agios Ioannis Prodromos plus bas est à voir. Le capitaine du bateau me dit que le Patriarche œcuménique Bartholomée y a planté un cèdre il y a 20 ans de cela. L’arbre est encore là.

Les découvertes archéologiques sur l’île. En 1986, j’ai lu quelque part que l’archéologue grec Adamantios Sampson a trouvé des vestiges de la fin de l’ère néolithique. Il a trouvé un bâtiment de forme ellipsoïdale avec des creusets de cuivre qui prouvent la pratique précoce de la métallurgie sur l’île. Le problème est que ce bâtiment de l’époque néolithique se situe au-dessus de la carrière. Donc, il faudrait qu’il soit protégé. Dans le coin, il y avait aussi un cimetière composé de tombes rectangulaires sculptées dans la roche. Et puis, des obsidiennes taillées ont été trouvées dans divers endroits de l’île donc il y avait déjà des carrières préhistoriques pour la construction d’outils sur l’île. 

 

 

Site archéologique à préserver !

 

 

De l’époque hellènistique à aujourd’hui. On appelait l’île Istros. On a des fortifications de l’époque hellénistique avec au moins une citerne. Une tombe a été trouvée et elle témoigne de la continuité dans la période paléo-chrétienne. Des ruines de bâtiments agricoles sous l’occupation Ottomane témoignent de l’exploitation intensive de l’agriculture et de l’élevage sur l’île. Gyali était aussi port naturelle pour la dissimulation des navires grecs dont celui du héros de la flotte navale grecque Andréas Miaoulis, lors de la révolution grecque de 1821. En 1869, l’île est remise par les Ottomans à Nissyros. Et puis, les Italiens occupent et exploitent l’île pour ses richesses minérales pendant toute la période de la seconde guerre mondiale et enfin l’île redevient victime de l’exploitation minière. Avec le temps, l’île de Gyali est devenue partie économique intégrante de l’île de Nissyros.

Mon expérience : Pendant les mois d’été, il est intéressant de faire le tour de l’île en bateau, en particulier du côté sud-ouest. Les côtes de l’île volcanique montrent tout autour des roches insolites fantastiques. On peut distinguer des grottes à la surface de l’eau et des plages inaccessibles aux eaux formidables couleur turquoise. Ce périple d’une journée a été pour moi une expérience à la fois heureuse et douloureuse. Je veux croire qu’un jour les carrières vont fermer pour laisser place à ce qui reste de la belle nature de l’île.

 

 

 

 

 

 

Seriez-vous disposé(e) à faire un tour vers l’île de Gyali ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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